Echappé du rock à haute tension de Chokebore, l’Hawaïen Troy Von Balthazar revient quatre ans après son dernier album solo avec Knights of Something. Il dessine un paysage musical d’une grande beauté ténébreuse, superbement mélancolique poursuivant ainsi son introspection avec pudeur et grâce.
Les arrangements minimalistes, la guitare crépusculaire et le caractère cristallin de sa voix révèlent un art de l’écriture et de l’interprétation d’une sensibilité exceptionnelle.
Les mélodies parfois sensuelles, parfois désespérées offrent un album à l’humilité troublante, parsemé de comptines nuageuses dans lesquelles TVB éprouve durement l’illusoire de ses visions.
A travers ce disque, Troy érige un autoportrait du musicien, être de désir mais non de possession, errant de rues en rues, d’arbres en arbres et s’abandonnant à sa condition fantomatique. Virtuose diabolique damné par les affres/muses de la création, Troy Von Balthazar nous octroie ici une mélodieuse rédemption avec une voix qui touche droit au coeur.

Perio l’artiste phare du label Lithium dans les années 90, auteur de deux albums incontournables, Icy Morning in Paris (1994) et Medium Crash (1999), est à re-découvrir en première partie.

Avec sa voix nasale à la Devendra Banhart et une créativité mélodique, proche de celle de Daniel Johnston, Perio a marqué les esprits et les oreilles d’une génération nourrie aux textes de Dominique A, aux mélodies de Diabologum et s’est ancré avec aise dans les eaux engorgées du songwriting américain.